Réconcilier Recherche et Innovation  avec la théorie C-K !

En clair, qu’est-ce que la méthode C-K ?

La méthode C-K, “Concept-Knowledge”,(Kasow, Conforti) est une technique analytique d'innovation. Elle permet d'identifier et d'extraire les drivers du concept, grâce à une matrice septible qui conjugue des critères qualitatifs et quantitatifs. Elle est donc particulièrement appropriée lorsqu’une entreprise applique la séquence Décider - Connaître - Agir. 

💡Bon à savoir

La séquence Décider-Connaître-Agir (DCA) est un processus itératif utilisé pour aider les organisations à prendre des décisions avisées et à agir plus rapidement. Il s'agit d'une méthode qui implique trois étapes principales : décider, connaître et agir. 

• Première étape : Décider - une organisation identifie et définit le problème ou la possibilité qui nécessite une décision. 
• Deuxième étape : Connaître - l'organisation fait des recherches, développe des connaissances et examine toutes les informations pertinentes et disponibles. 
• Troisième étape : Agir - vise à prendre une décision à la lumière des informations déterminées dans les étapes précédentes et à mettre en œuvre l'action nécessaire pour atteindre l'objectif fixé.

Le processus de conception

C'est une véritable révolution industrielle, touchant toutes les formes d'activité qui s’écrit depuis des décennies, notamment à travers l’émergence des smartphones. Pourtant, dans les années 1990, lorsque ce modèle émerge, les professionnels de l'innovation s'interrogent : comment expliquer ce paradoxe qui veut que le futur produit, dont l'identité sera différente, soit constitué de briques déjà existantes ?

Redéfinir la créativité 

En 1990, la difficulté de l’innovation classique se fait sentir, provoquant des recherches permettant de résoudre le problème. Armand Hatchuel et Benoît Weil étant parmi les chercheurs à percevoir la nécessité d'une théorie, ils arrivent à la conclusion qu'une nouvelle théorie à propos de la créativité devrait être créée et leurs recherches leur donnent à ce sujet de grands résultats.

Jusqu'alors, on opposait fermement la théorie de la connaissance et celle de la créativité. 

Armand Hatchuel et Benoît Weil ont observé que les conceptions un peu passibles à l'interprétation des designers, les paris technologiques et la vision des architectes étaient, en fait, effectués selon des principes stricts et bien définis, appelés « concepts » par la théorie C-K (Connaissance et Créativité) naissante. 

Ces concepts ont une caractéristique spéciale qui les différencie de la connaissance, c'est qu'ils ne possèdent pas de statut logique. Autrement dit, on ne peut pas dire si les propositions suggérées sont justes ou fausses. 

La théorie C-K fait la distinction entre deux types de propositions : celles avec un statut logique se trouvant dans l’espace K, et celles qui sont indécidables, situées dans l’espace C. Par ailleurs, l'innovation majeure réside dans le fait que ces deux univers ont des architectures qui s’influencent mutuellement pour construire des objets et améliorer notre connaissance grâce à des processus uniformes et progressifs.

Le “coin”

La théorie C-K établit un « coin », à savoir une manière d'ouvrir l'espace de la conception innovante par l'exploration du monde des « inconnus désirables » (conception créative) et du monde des savoirs, modèles, lois et croyances (espace K). 

Ce processus croisé d'expansion de l'inconnu et du connu est stimulant : le savoir permet une créativité plus intense et la créativité permet un apprentissage plus profond.

La création plus que l’optimisation des alternatives existantes

Depuis la création de la théorie C-K, de nombreux changements opérationnels ont vu le jour : les ingénieurs et les dirigeants devant passer de la prise de décision à la prise de conception. Ce n'est plus l'optimisation des alternatives existantes qui prime, mais surtout la création de nouvelles alternatives plus adaptées. Les managers ne sont plus seulement décideurs, mais aussi concepteurs. 

Les sciences de gestion pénètrent dans le paradigme « post-décisionnel » et cette rationalité est non plus uniquement explicative ou critique, mais devient conceptrice.

Dans notre entreprise, nous devons nous diriger vers un modèle qui nous permet de générer des identités innovantes pour nos techniques et produits. Cette nouvelle direction d'innovation, reconnue dès la fin des années 1990, s'éloigne des simples recherches et développement (R&D). La théorie C-K fournira à ces nouvelles fonctions d'innovation des méthodes et des processus fiables et productifs pour explorer l'inconnu avec précision et efficacité.

Figure 1 : l’espace c et l’espace k (source : ck-theory.org)

Liens utiles 

Armand Hatchuel and Benoît Weil, "CK Design Theory: An Advanced Formulation" Research in Engineering Design, 2009, 19(4), pp. 181-192

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